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arméniens sera suivi par les mécontents musulmans. Ceux-ci
feront demain ce que les Arméniens font aujourd'hui. Les rela–
tions amicales établies entre les agitateurs arméniens et les
membres de la Jeune Turquie ne sont un mystère pour personne.
J'ai reçu hier même une lettre qui m'annonce que le lieutenant-
colonel Gheffîk Bey, proche parent du ministre turc de la guerre,
mais exilé à Acre pour avoir fait partie de la Jeune Turquie, vient
de s'évader avec un jeune révolutionnaire arménien, M . Bédros
Donabédian, qui était incarcéré à Acre depuis bientôt cinq ans.
Cheffîk Bey a beaucoup de partisans dans l'armée turque. C'est le
Comité turco-syrien qui Ta sauvé avec M . Donabédian. En dépit
de la plus rigoureuse surveillance, les deux exilés ont .pu gagner
le bord de la mer, en sortant de la forteresse par un escalier dérobé
et ils sont en route pour cette île hospitalière, dernier refuge de la
liberté humaine. »
VArménie,
1
e r
septembre 1896.
x x x
L a misère des Arméniens, 12.000 tués
à Gonstantinople, 6.000 p r i s onn i e r s , 20.000 expulsés.
Un de nos amis nous communique une longue lettre de Constan-
tinople nous apportant les détails les plus navrants sur la misère
des Arméniens. Elle contient un appel au dehors qui sera entendu.
Nous en extrayons les passages suivants :
Le soleil resplendit sur le Bosphore et sur la Corne-d'Or. Le
soir, ce paysage merveilleux est tout rayonnant de pourpre. Jamais
la nature n'a été si belle. Et si les patrouilles qui ne cessent de par-
Fonds A.R.A.M