LA TURQU I E NOUVELLE E T
L'
ANCIEN
REGIME
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Je devrais m'arrêter, tout en sachant qu'il me reste bien
des choses à dire. Je ne puis cependant vous quitter sans
ajouter un mot de l a « question » qui, parmi les
questions
d'Orient,
domine, paraît-il toutes les autres, si j'en crois
d'excellents reporters venus m'interroger, au moment de
mon départ pour Constantinople.
Les femmes turques garderont-elles leur voile?
E h bien ! depuis mon voyage, je puis dire qu'elles com–
mencent, sinon à l'enlever, du moins à le soulever. Elles ne
le pouvaient pas, autrefois, sous les regards de la police.
Elles seraient à peu près libres, aujourd'hui, de s'en passer,
si l'usage, l a mode, même en temps de révolution, n'était
un maître despote, pour les voiles, comme pour les jupes et
comme pour les chapeaux.
Dans les jardins impériaux, où la foule s'était assise au
passage, le vendredi, des curieux du Sélamlick, j ' a i vu des
milliers de femmes, et bien peu restaient voilées. Si la coquet–
terie n'est pas un travers exclusivement occidental, je veux
même croire que celles qui cachaient" leurs traits étaient
toujours les plus jeunes et les plus jolies.
Au reste, c'est encore une erreur de croire que cette cou-
jamais à remplir les devoirs dont je serai chargé et les décisions du
Comité qui ont pour but d'appliquer entièrement l a Constitution et
d'assurer le maintien du Régime Constitutionnel, octroyant à l a
nation les droits de liberté. Je ne trahirai jamais le Comité et
je
veux tuer immédiatement,
aussitôt que je recevrai l'ordre du Comité,
tous ceux qui trahissent le Comité et qui travaillent pour mettre
obstacle aux desseins sacres du Comité.
«
J e jure de nouveau que je travaillerai pour le bien du Comité,
qu'en cas où je ne tiendrais pas toutes ces promesses officielles,
je
livre dès à présent mon sang, qui coulerait à la suite d'une condamnation
à mort,
exécutée par les hommes du Comité, ayant le devoir de pour–
suivre le traître partout où il sera trouvé. (
Vallahi, Ballahi, Vallaki).
E n regard de ces formules et de ces mystères, il convient de citer
les statuts du
Comité de l'Union libérale ottomane,
publiés notamment
dans le
Stamboul
du
3
novembre et du
11
décembre dernier.
Fonds A.R.A.M