Turcs, les Arméniens, les Albanais, les Grecs, les Arabes, etc.,
les uns sont des agriculteurs, des soldats, les autres des com–
merçants; les uns ont un calme, un sang-froid précieux,
Stamboul ; « cinq à dix têtes réglaient le sort de la Nation à leur bon
p l a i s i r . . . L e Comité avait accaparé, au sein de l'Assemblée, le mono–
pole de l a politique et de l'Administration. L u i seul avait le droit de
parler, d'agir, de diriger les débats ; i l pouvait, à son gré, réaliser ses
desseins, car il avait toujours la majorité et ne souffrait même pas
d'opposition. » C'était intolérable, dit le journal libéral turc : « Tous
les députés déploraient cette situation».
Malgré les espérances de
Yeni Gazetta,
le Comité occulte est
encore le Maître, les incidents de l a retraite du grand vizir Kiamil
pacha l'ont bien prouvé : « Le s journaux de Londres, commen-
«
tant l a crise, regrettent, généralement, qu'une faction politique
«
comme le Comité Union-Progrès ait pris la haute main sur les
«
destinées du nouveau régime » et, tout en croyant que le nouveau
grand vizir, H i l m i pacha, sera bien accueilli, le
Daily Graphie
regrette
que celui-ci soit l a « créature d'un club jacobin » (citations du
Temps
du 16 février 1909), tandis que le
Daily Telegraph
espère que Hilmi
pacha « veillera à ne pas se laisser dominer par la J u n t e . . . , société
«
secrète sans responsabilité ». — « L e s membres du Comité ont
«
gagné l a gratitude de leurs compatriotes ; qu'ils ne présument pas
«
trop de cette gratitude, dit le
Standard,
une fois le gouvernement
«
constitutionnel établi, ils devront modifier leur fonctionnement,
«
sinon ils disparaîtront. »
(
Écho de Paris,
15
février 1909.)
Nous ignorons ce qui s'est passé dans les conseils secrets du Comité
occulte Union et Progrès, accusé d'avoir cherché à détrôner Abdul
Ham i d pour donner, sous le couvert d'une dictature, au prince Yous-
souf Izzeddine effendi (fils du sultan Abdul Aziz) le trône qui appar–
tient, de par l a Constitution (article 3), à l'aîné de l a famille d'Osman,
c'est-à-dire, aujourd'hui, au prince Réchad effendi, troisième fils du
sultan Abdul Medjid, et ensuite au prince Izzeddine. Pendant que,
d'une part, les journaux avançaient que le prince Youssouf Izzedine
avait depuis longtemps de chauds amis parmi les chefs de
VU. P.
et que ceux-là auraient décidé, à la Révolution, de conserver le
sultan Abdul Hami d jusqu'au moment favorable à leurs desseins, i l
convient de noter, d'autre part, que le Comité Union et Progrès
traite ces propos d' « inventions mensongères de quelques « misé-
«
rables, qui agissent, on ne sait pourquoi, comme ennemis de
«
l'humanité et de l'empire », ce qui est bien violent, mais peut
s'expliquer également, soit par une explosion de vérité, soit par une
explosion de colère.
A noter cependant qu'en sa lettre de démission de Ministre de
Fonds A.R.A.M