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T U R Q U I E N O U V E L L E E T L ' A N C I E N
R É G I M E
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mait, qui faisait trop souvent confondre les victimes avec
les bourreaux, se sont montrés tels qu'ils sont, en réalité, un
peuple digne d'estime, de confiance et d'affection.
Aux yeux des étrangers, les Turcs étaient, pour le
moins, des gens bizarres, quand ils n'étaient pas (et ils
l'étaient trop souvent, disait-on des fanatiques cruels,
réfractaires à t ou t progrès, condamnés par leurs origines
asiatiques, par leur religion surtout, à vivre en marge de la
civilisation, qu'ils abhorraient autant qu'ils exécraient
ceux qui ne partagent pas leur foi ; enfin, c'étaient les
ennemis irréductibles de l'Europe chrétienne.
Or ce peuple, ainsi discrédité, a opéré, en deux ou trois
jours, u n changement radical en sa vie publique ; l'absolu–
tisme le plus terrible, qui se v i t au temps des Néron, des
Caliguia et des Gengiskhan, a été remplacé, sur-le-champ,
sans troubles, sans secousses, presque sans effusion de sang
—
à peine une douzaine d'exécutions sommaires d'espions
odieux et criminels, — par un régime constitutionnel
accepté de tous.
Cependant, en relisant les publications plus anciennes,
par exemple celles qui datent de l'époque où les Français et
les Anglais, aujourd'hui unis avec les Russes, prirent part,
avec le bon sultan Abdu l Medjid, à la guerre de Grimée, i l
est aisé de constater qu'il y a un demi-siècle les Turcs étaient
plus populaires, qu'ils étaient mieux connus.
E t , à l a même date encore :
«
E n face d'une prétendue Turquie, travestie, défigurée et qui est
représentée, aujourd'hui, par le Despotisme expirant, véritable anar–
chie couronnée, séparée de la nation par toute l'épaisseur des triples
murailles d'Yildiz, protégée par des forces redoutables,
qui ne l'empê–
cheront pas de disparaître bientôt,
voilà, avec son programme, la
V R A I E T U R Q U I E , celle que je voudrais mieux faire connaître, pour la
faire estimer et affectionner comme elle mérite de l'être, et aussi pour
donner du courage à tous ceux qui attendent d'elle, et qui en obtien–
dront, leur libération et leur salut, au grand profit de la Paix euro–
péenne et de la Civilisation du Monde. »
Fonds A.R.A.M