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rait affolée avec ses deux enfants dans les bras, pour
échapper à la fureur de ses assaillants.
Déposant soudain son précieux fardeau à terre,
elle s'agenouilla implorant la pitié des bourreaux,
suppliant qu'on épargnât au moins ses enfants.
Les assassins imaginèrent alors une exécution
dont l'horreur est sans pareille.
Après avoir supplicié les malheureux enfants et les
avoir découpé en morceaux sous les yeux de la mère,
ils s'attaquèrent à celle-ci.
Ils lui découpèrent les seins, puis les doigts des
mains, enfin l'enfermant vivante dans un sac arrosé de
pétrole ils y mirent le feu qui compléta leur besogne.
Ceux qui cachés derrière les fenêtres assistaient à
ce carnage sans nom frémissaient d'épouvante.
On raconte encore la scène suivante : Un jeune
arménien, poursuivi par quelques individus courait
se réfugier dans la maison de sa fiancée. Celle-ci
prévoyant par la fenêtre le danger qui menaçait le
jeune homme, vers lequel allait s'abattre la main du
bourreau, sans perdre sa présence d'esprit, et n'écou–
tant que son cœur, sortit aussitôt dans là rue et fut
assez heureuse pour mettre en fuite les assassins,
pour sauver celui qui allait être son mari.
Il y aurait des volumes à écrire avec les anecdotes
et tous les épisodes qui furent narrés à propos de la
tragédie d'Adana. Mais i l faudrait avant tout une
plume d'écrivain adroit pour décrire fidèlement le
martyre des victimes et l'angoisse des suppliciés, une
plume qui n'est pas la mienne.
Fonds A.R.A.M