L E S TURCS ONT PASSÉ L A .
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vaillaient aux alentours puissent se joindre à eux ;
en attendant ils occupaient leur temps à interrom–
pre les communications et ils faisaient croire aux
pauvres habitants de Hassan-beyli qu'ils étaient réu–
nis là pour leur protection, mais les arméniens ne
pouvaient pas ajouter foi à leurs assertions et ils res–
taient sur le qui vive. Enfin, de tous les environs et
même du coté de Marache des groupes compacts,
nombreux, formaient une armée munie de fusils
Mauser et Martiny et se ruaient comme un torrent
sur le village. Les arméniens opposaient une résis–
tance désespérée repoussant durant deux jours les
attaques de cette horde de vandales; mais la populace
furieuse réussit à pénétrer dans le village, du côté
faible du quartier Kala et prenant position elle tira
sur les maisons ; en vain de courageux jeunes gens
arméniens essayent à plusieurs reprises de les déloger,
leurs efforts sont inutiles ils sont obligés de rebrous–
ser chemin pour rentrer chez eux. L'incendie prend
de grandes proportions, les arméniens abandonnent
tout pour se sauver dans les montagnes, mais les
balles les poursuivent et la plupart tombent, atteints.
Cependant chez M. Guiragosse, un des notables du
village, on ignorait ce départ et l'on résistait encore.
A la nuit, apprenant qu'il n'y avait plus personne
dans le village, on fait de même. Le matin, la populace
n'ose pas attaquer cette demeure des lions et la fusil–
lade continue jusqu'à midi, mais voyant que personne
ne répondait de l'intérieur, on croit à un piège.
Enfin sur les ordres du maudit
mufti
de Bahdjé et
de l'officier Kel Agha, deux personnes s'avancent
vers la maison et constatent qu'elle est délaissée et
iont des signaux à la populace qui s'y rue, pille et
Fonds A.R.A.M