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L E S TURCS ONT PASSÉ L A . .
commence au moment ou l'abbé Vahan se trouvait
chez le caïmacam. Le précédent
mufti
de l'endroit,
IsmaïlEffendi,
un vrai monstre, soulève la populace
par ses discours la dirigeant lui-même contre les
arméniens qui se trouvaient dans leurs magasins ou
chez eux. Les arméniens épouvantés courent se ré–
fugier chez des dames missionnaires allemandes,
mais ces dernières, sous le coup des menaces de la
populace furieuse gardent les portes fermées et tous
ces pauvres malheureux tombèrent victimes de la
fureur sauvage : Le caïmacam se décide à aller pro–
téger les missionnaires. Le curé Vahan et M. Boghos
désespérés se réfugient dans une mosquée. Unmo–
ment après le caïmacam revient avec le mufti, i l
propose au curé de les conduire auprès des mission–
naires, le prêtre consent, mais à peine a-t-il mis le
pied dehors qu'on lui tire un coup d'arme par der–
rière qui le fait tomber, i l lève les bras au ciel mais
un deuxième puis un troisième coup l'achèvent. Voyant
qu'il respirait encore on lui tranche la tête et on se
la jette du matin au soir comme une balle avec force
horions et force blasphèmes, tandis que son corps
est jeté dans des lieux. M. Boghos a été massacré
de la même façon. Des détenus arméniens sont tués
dans le gouvernorat de Bahdjé. Pendant ces événe-
nements tragiques le village arménien
Hassan-begli
était encore tranquille on avait appris les faits d'Os-
manié mais on ignorait ceux de Bahdjé
1
.
C'est seulement vers le
2
et
3
avril que des groupes
armés y apparaissent, mais ils ne faisaient pas
encore irruption pour que d'autres groupes qui tra–
it)
Bahdjé du Caza de Boulanik. (Voir la carte.)
Fonds A.R.A.M