L E S TURCS ONT PASSÉ L A .
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aussi des armes et va faire des réclamations à la
gendarmerie.
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Le commandant essaye de résister, mais voyant
qu'on s'en va dévaliser la garnison, i l condescend au
désir de la populace ; i l fait une distribution d'armes
et de munitions de guerre, en inscrivant leurs noms.
La basse classe ainsi armée, se rue sur les maisons
arméniennes, elle massacre, pille et brûle tout. Ceux
qui échappent au feu sont massacrés avec des tortures
inouïes
Le bruit des événements d'Osmanié se
répand très rapidement, partout i l règne une fureur
fanatique ; une populace de quelques milliers d'indi–
vidus se jette sur les villages
Kharni,
Lapachli,
Entilli, Keller, Sarilar,
etc., etc., ils massacrent
tous les habitants arméniens de ces endroits. I l ne
reste plus que des femmes et des enfants de dix à
douze ans.
La bande se rue le 3 avril, vendredi sur la petite
ville de Bahdjé centre du
kaza.
Le curé Vahan et
M. Boghos membre du tribunal local ont recours au
caïmacam,
ils implorent des secours et son aide
devant cette nouvelle situation, le caïmacam les ras–
sure leur disant
quil riy aurait rien par là.
Mais, i l
n'oublie pas d'envoyer estafette sur estafette au gou–
verneur
d'Islahié
lui faisant croire que les arméniens
s'étaient révoltés marchant sur Bahdjé. On dirait
que le gouverneur d'Adana, de triste mémoire avait
donné le mot d'ordre de répéter partout cette même
phrase. Cette circonstance est reconnue et controu-
vée par le substitut de Kadir Pacha, de Marache, un
certain Moustafa Eiïendi qui eût connaissance du
fait et qui se trouvait circonstantiellement à Islahié,
il peut en témoigner. Enfin le massacre de Bahdié,
Fonds A.R.A.M