suivant nos ennemis, puisque le Catholicos
d'Etchmiadzine avait nommé une délégation na–
tionale sous la présidence de Boghos Nubar
Pacha, digne fils de l'illustre Nubar, pour plai–
der la cause arménienne devant l'Europe.
Par ce geste, les Arméniens signifiaient,
après
les Albanais,
après
les
Macédoniens,
après
les
Arabes,
après
les Puissances
elles-mêmes,
qu'ils
ne faisaient plus confiance aux Jeunes-Turcs et
devaient à nouveau attendre leur salut de l ' i n –
troduction des réformes en Arménie sous le
contrôle européen ( i ) . C'était porter la question
arménienne sur le terrain international. Cela
mettait les Jeunes-Turcs en fureur. Ils étaient
trop fiers de leur souveraineté qu'ils cherchaient
à rendre absolue par l'abolition des Capitula–
tions
(2).
Tous leurs efforts à vouloir négocier d i –
rectement avec les Arméniens au sujet des réfor-
(1)
Le Patriarcat arménien était fatigué de présenter à
la Porte des
takrirs
sur l'affreux sort des Arméniens, sans
q u ' i l obtint aucun résultat. A la fin, le Patriarche Zaven,
le
18
ma i
I Q I
3 ,
fit une démarche suprême auprès d u
Grand-Vizir, et l u i signifia nettement son intention de
<( faire appel à la compassion du monde civilisé » , en
désespoir de cause.
(2)
Les Capitulations consistent principalement dans le
droit reconnu aux ressortissants des puissances européen–
nes de porter devant leurs consuls les procès qu'on leur
faisait et dans le privilège d'échapper aux impôts. Elles
forment u n ensemble de conventions dont le point de
départ est le traité conclu en
1507
entre Soliman et Fran–
çois I
e r
.
Fonds A.R.A.M