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mes restèrent san» résultat. Nos représentants
insistèrent et obtinrent à la f i n le
contrôle
eu–
ropéen,
sans lequel aucune réforme n'est pos–
sible en Turquie.
Et c'est ainsi qu'après de laborieux pourpar–
lers, où l'opposition turque suscitait sans cesse
des difficultés, f ut conclu l'accord russo-turc, en
date du
26
janvier-8 février
191
4
( 1 ) .
Cet accord
ne portait aucune atteinte à l'intégrité territo–
riale de l ' Emp i r e ottoman. I l partageait l'Armé–
nie en deux secteurs, à la tête desquels étaient
placés deux inspecteurs européens qu i devaient
être nommés par la Porte suivant les indications
des puissances. I l ne donnait pas une entière
satisfaction à la nation arménienne, mais i l
constituait un sérieux pas vers sa libération.
C'est grâce à la Russie que nous avons eu ce
résultat, car la Russie avait modifié sa politique
à notre endroit. Elle voyait d ' un b on œil les
réformes arméniennes qu i commençaient là i n –
téresser
même
l'Allemagne.
Celle-ci cherchait à
acquérir les sympathies des Arméniens, auxquels
elle tenait « à cause de leur prépondérance dans
la Cilicie, qu'elle considérait comme étant dans
(1)
Les différentes phrases de cet accord sont étudiées en
détail dans l'admirable livre que M . A. Mandeslstam a
fait paraître en
1 9 1
7 ,
sous le titre : «
Le sort de
l'Empire
ottoman.
» (
Voir pages
215-2/12).
Fonds A.R.A.M