seul moyen d'éviter une guerre désastreuse. Le
gouvernement turc préféra s'enfermer dans sa
tour d'ivoire et écarta « l'ingérance » de l'Europe
dans ses « affaires intérieures » . Les Etats balka–
niques, eux-mêmes, ne tenaient guère à la mé–
diation européenne et désiraient régler leurs dif–
férends par la force des baïonnettes.
Pendant toute la durée de la guerre balka–
nique, l'attitude des Arméniens de la Turquie
fut loyale. Les soldats arméniens combattirent
vaillamment dans les rangs turcs et furent l'ob–
jet de vives félicitations de la part des autorités
militaires turques. Ceci est attesté même par
l'ineffable Pierre Loti ( i ) .
Bien entendu, cet avis n'est pas partagé par
nos auteurs, qu i écrivent : « Les Grecs et les
Arméniens ont essayé de pêcher en eau trouble
et prirent une attitude indigne des enfants d'une
patrie commune » (!).
Cette « attitude indigne » consiste, pour les
Arméniens, dans leur recours aux grandes puis–
sances, dont les représentants s'étaient réunis en
conférence à Londres pour liquider les deux
guerres balkaniques.
Le <( complot arménien » fut dès lors avéré,
(
i ) Voir son livre
Turquie
agonisante
(
publié en
1912)
à la page
gli,
où i l d i t entre autres : « Les Arméniens pla–
cés sous leurs ordres (officiers turcs) s'étaient conduits avec
courage... »
Fonds A.R.A.M