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le loyalisme des Arméniens à l'égard de l ' Em –
pire ottoman ; d'autre part, la condamnation,
par les Turcs, des procédés barbares du gouver–
nement de Constantinople, dont ils reconnais–
saient l'entière responsabilité dans les atrocités
arméniennes.
En réalité, les décisions de ce Congrès n ' i n –
fluèrent qu'indirectement sur la révolution qu i
s'accomplit six mois plus tard (juillet
1908).
Et,
bien que l ' un des partis q u i prirent part au Con–
grès, le Comité « Un i on et Progrès » revint au
pouvoir (parce que les chefs militaires de l'ar–
mée macédonienne q u i avaient fait la révolution
étaient ses adhérents), i l ne f ut tenu aucun
compte des décisions adoptées en c ommun à
Paris.
Tous les peuples, et particulièrement le peuple
arménien qu i avait tant souffert, saluèrent avec
joie le nouveau régime. Ils crurent sincèrement
que la Jeune-Turquie allait mettre fin à leurs
souffrances, puisqu'elle proclamait bien haut :
Houriet
(
liberté),
Adalet
(
justice),
Mussavat
(
égalité). Et, en effet, pendant quelques mois,
—
six mois au plus — ce fut le véritable règne
du droit en Turquie. Les partis arméniens aban–
donnèrent le terrain illégal et se conformèrent
aux dispositions de la nouvelle Constitution.
Hélas ! la joie ne devait être que de courte
durée. Au mois d'avril
1909,
le sang arménien
coula abondamment en Cilicie :
2
5.
000
Armé-
Fonds A.R.A.M