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l'air le plus convaincu : « En réalité, cette tra–
gédie (lisez les Massacres de
1894-1896)
est i mp u –
table aux meneurs arméniens alliés et instru–
ments de la politique russe » (p.
16).
Non !
la révolution
arménienne
n'était
autre
que
la fille
de la tyrannie
turque.
C'était aussi
une protestation contre l'Europe qu i avait pro–
fondément déçu le peuple arménien par sa veu–
lerie frisant la complicité.
La voie diplomatique, la politique de requêtes
aux chancelleries des Grandes Puissances ayant
fait fallite, les Arméniens mettaient désormais
toute leur espérance dans leur propre action. La
devise était : On ne mendie pas la liberté ; on
la conquiert !
LA POPULARITE DE LA REVOLUTION
C'est avec enthousiasme que le peuple
opprimé de l'Arménie accueillit les premiers
révolutionnaires. I l y avait déjà des révolution–
naires avant le mot, plutôt des insurgés. En
Cilicie,
Tchakrian
menait une lutte de défense
armée contre les forces hamidiennes. A l'autre
extrémité, à Van, les
Arménagans,
dès avant
i885, s'efforçaient à éveiller les énergies natio–
nales endormies. Leur chef,
M. Megrditch
Por-
toukalian,
est venu à cette date s'établir à Mar–
seille pour y faire paraître le premier organe
Fonds A.R.A.M