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I l fallait pénétrer dans la niasse de la popu–
lation arménienne deux idées très simples, l'idée
de nationalité et l'idée de liberté. Les Comités
se chargèrent de les répandre; les Turcs, par
leur système inintelligent de persécution et d'ex–
actions, se chargèrent de les faire valoir.
Peu à
peu,
ils se sont rendus
odieux
et
insupportables
à des populations
qui
s'étaient
accoutumées
à
leur
esclavage,
et comme s'il ne leur suffisait
de provoquer ce mécontentement, les Turcs
se isont p l u à le grossir en traitant les mécontents
de révolutionnaires et les protestations de com–
plots.
«
A force
de dire
aux Arméniens
qu'ils
com–
plotaient,
les Arméniens
ont fini
par
comploter;
à force
de leur dire que l'Arménie
n'existait
pas,
les Arméniens
ont fini
par croire
à la réalité
de
son existence,
et ainsi, en quelques années, des
sociétés secrètes se sont organisées, qu i ont
exploité en faveur de leur propagande les vices
et les fautes de l'administration turque, et qu i
ont répandu à travers toute l'Arménie, l'idée du
réveil national et de l'indépendance.
(
Livre
Jaune
français, Affaires arméniennes,
1893-1897,
6 ) .
Ce document officiel est une analyse péné–
trante et juste des causes de la genèse des mou –
vements
révolutionnaires
arméniens.
Nous
n'avons rien à y ajouter, sinon de flétrir une
fois de plus nos calomniateurs qu i affirment de
Fonds A.R.A.M