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sadeurs, avouait que le sang avait coulé à Yoz-
gat, et le Grand Vizir reconnaissait que l'Armé–
nie était pour la Porte la plus grande préoccu–
pation. Les Turcs sont en t r a i n de r ouv r i r la
Question d'Orient du côté de l'Asie...
«
L'article
61
du Traité de Berlin intéressait
l'Europe au sort des chrétiens d'Arménie et le
Traité de Chypre, en
1878,
reconnaissait la
nécessité de « l'amélioration du sort des Armé–
niens » . A cette époque,
le réveil
de la
natio–
nalité
arménienne
ne s'était
pas encore
produit;
l'idée
de
l'indépendance
arménienne
n'existait
pas,
ou
si elle existait,
c'était
seulement
dans
l'esprit
de quelques
lettrés
réfugiés
en
Europe.
«
La masse souhaitait simplement des réfor–
mes et ne rêvait qu'une administration régu–
lière sous la domination ottomane.
«
L'inaction
de la Porte
a découragé
les
bon–
nes volontés
des Arméniens. Les réformes pro–
mises n'ont pas été exécutées. Les exactions des
fonctionnaires sont restées scandaleuses, la jus–
tice n'a pas été améliorée, la création des régi–
ments Kurdes-Hamidiés, soi-disant destinés à
surveiller les frontières, n'a pas été autre chose
que l'organisation officielle de pillage aux
dépens des chrétiens arméniens...
«
C'est vers i885 qu'on entendit parler pour
la première fois en Europe d'un mouvement
révolutionnaire arménien.
s
Fonds A.R.A.M