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LE MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE
ARMENIEN
Ah ! que de calomnies n'a-t-on pas jetées à la
face des révolutionnaires arméniens, ces patrio–
tes ardents qu i avaient fait le sacrifice de leur
vie pour le relèvement de la patrie meurtrie,
ensanglantée. Toutes les misères que nous avons
subies ont été attribuées à la révolution armé–
nienne. Les Turcs ont su habilement exploiter
l'épouvantail révolutionnaire pour « expliquer »
leurs répressions féroces. Nos auteurs décla–
rent... naïvement : « En vérité les massacres
arméniens vont suivre cette propagande par le
fait dont les bombes lancées à la Banque Otto–
mane furent la première manifestation » . Ils ne
disent pas la vérité. Nous l'avons établie —
les
massacres
ont
précédé
et non
suivi
le
mouve–
ment
révolutionnaire.
L'affaire de la Banque
Ottomane ne remonte qu'à la date de
1896,
t an –
dis qu'en
1894
et
1895
eurent lieu les grands
massacres de Sassoun, de Trébizonde et de la
plupart des villes de l'Arménie turque.
Ceux qu i j ugen t la révolution arménienne
d'une manière superficielle comme étant l'œu–
vre de quelques « exaltés » , de quelques « per–
ce Les autres peuples chrétiens se sont, approchés d u
chaudron de la liberté (au Congrès de Berlin) avec des
-
cuillers de fer ; nous, avec des cuillers d t papier. Ils
o n t eu leur part, nous n'avons rien, car notre cuiller est
restée au fond du chaudron. »
Fonds A.R.A.M