la certitude que le vainqueur serait forcé d'éva–
cuer les provinces arméniennes ; la flotte an–
glaise venait, en effet, de jeter l'ancre à la Corne
d'or; les rivalités des grandes puissances allaient
une fois encore sauver la Turquie q u i était en
pourparlers avec l'Angleterre pour conclure la
Convention de Chypre.
Aussi, les laborieuses négociations de San Sté-
fano n'aboutirent-elles qu'à l'article
16
du
Traité de Paix, qu i prévoyait des
réformes
en
Arménie au lieu d'autonomie, contre laquelle se
dressèrent les plénipotentiaires turcs. Au Con–
grès de Berlin les représentants de la Turquie
combattirent même le projet de réformes armé–
niennes. Le vent avait complètement changé de
direction.
C'est dans la situaton douloureuse des Armé–
niens, q u ' i l faut chercher les raisons des reven–
dications arméniennes défendues d'abord à
San-Stéfano par la Délégation du Patriarche
Nercès, ensuite à Berlin par la Délégation du
«
Petit Père » Kh r ima n .
Cette situation, qu i était déjà pénible comme
nous l'avons v u , devint critique pendant la
guerre russo-turque. La soldatesque turque
aidée par certaines bandes kurdes et par les
émigrés circassiens, firent subir le martyre au
peuple arménien : pillant, ravageant, incen–
diant, tuant tout sur leur passage.
Fonds A.R.A.M