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dent : « Le problème arménien n'existait pas
jusqu'en
1876
;
Turcs et Arméniens vivaient,
jusque-là, en fort bonnes relations, et une
grande confiance régnait entre ces deux races,
également d'origine asiatique et de mœurs rap–
prochées. » (p.
8 ) .
Notons d'abord q u ' i l est absolument faux que
Turc et Arménien soient de même origine asia–
tique. Gela est vrai seulement pour nos anciens
maîtres, qu i sont venus du fond de l'Asie et
sont de la race touranienne. Quant aux Armé–
niens, ils sont de race aryenne et d'après les plus
anciens historiens grecs (Hérodote, Strabon) et
les plus réputés savants contemporains, ils sont
venus de l'Occident, de la Thrace vers l'Asie
Mineure, contrairement aux grandes émigra–
tions des anciens temps qu i se sont faites de
l'Asie vers l'Occident
( 1 ) .
Ensuite, les Arméniens
ayant embrassé le christianisme, q u i f u t religion
d'Etat à l'aurore du quatrième siècle, et possé–
dant une langue, une histoire, une culture
fon–
damentalement différentes,
ne peuvent avoir —
et n'ont pas, en effet — les mêmes mœurs que
les Turcs mahométans. Ces deux éléments ont,
pendant des siècles entiers, vécu côte à côte sans
se pénétrer, sans même exercer une grande i n –
fluence l ' un sur l'autre.
(1)
A ce sujet, voir notamment Dolens et Khateh,
His–
toire des Anciens Arméniens
;
J . de Morgan,
Le
Principe
des Nationalités
( 2
e
partie).
Fonds A.R.A.M