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Pourtant, nos bons Turcs de Paris ramassent
cette accusation pour nous prouver l ' i nno –
cence de leur race. Ecoutez-les :
«
Tandis que les Russes marchaient vers l ' i n –
térieur de l'Anatolie, les Arméniens massa–
craient une grande partie de la population m u –
sulmane qu'ils rencontraient sur leur chemin ;
le nombre de leurs victimes
se chiffrait,
l u i
aussi, d'après les nouvelles qui nous parvien–
nent du pays, à
des centaines
de milliers. »
(
p.
21-22).
Et, trois lignes plus bas, nos auteurs affir–
ment :
ce La trahison et les représailles des Armé–
niens, ainsi que les crimes de nos propres auto–
rités, auraient causé, en définitive, la mo r t de
plus de Turcs que d'Arméniens. » (p.
22) (1).
Entendons-nous. Nous concédons volontiers
que les crimes des dirigeants turcs ont causé « la
mo r t de plus de Turcs que d'Arméniens » ; mais
quant à la trahison et aux représailles des Armé–
niens, c'est matière à prouver.
Sans doute, dans les endroits où les Armé–
niens se sont défendus les armes en mains, i l y
eut des « victimes » turques. C'est le cas, par
(1)
M . Pierre Loti est naturellement de cet avis. L'illus–
tre romancier prétend que ce sont « les lapins q u i ont
commencé ». (Consulter sa brochure Les
massacres
armé–
niens
et la lettre q u ' i l a fait paraître dans
l'Illustration
d u
i g
avril
1919.)
Fonds A.R.A.M