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mois d'août, au chef de la Commission améri–
caine, un
mémorandum
où ils affirmaient leur
volonté bien arrêtée d ' immi g r e r en Arménie
aussitôt que les frontières en seraient délimitées.
LES TURCS, ET MEME TOUS LES MUSUL–
MANS REUNIS, SERONT EN MINORITE
DANS LA NOUVELLE ARMENIE.
Quel sera le nombre probable des Turcs, en
particulier, et des musulmans, en général, dans
la nouvelle Arménie, au seuil de son existence
autonome ? Voilà ce q u ' i l faut établir en pre–
nant en considération les pertes turques,
comme nous l'avons fait pour les Arméniens.
I l ne faut pas, évidemment, prendre au sé–
rieux l'affirmation d'un grand nombre de nos
ennemis qu i prétendent que les Arméniens ont
massacré autant de Turcs que ceux-ci d'Armé–
niens.
Le parti opposé aux Jeunes-Turcs,
l'Entente
libérale,
a protesté vivement contre cette alléga–
tion fantaisiste ( i ) . Le métier de massacreur ne
va point à l'Arménien civilisé ; c'est là un mé–
rite que nous reconnaissons volontiers, et avec
nous le monde entier, aux Turcs. Nous enten–
dons ne pas leur disputer ce sinistre monopole.
(
i ) Le journal turc
Péyam,
organe antiunioniste, faisant
allusion à cette accusation, écrivait : « Peut-on, en toute
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conscience, proférer u n tel mensonge ? »
Fonds A.R.A.M