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à destination du pays natal qu i est si cher à
tous les cœurs arméniens.
Dans ces conditions, la population armé–
nienne, au début de l'indépendance de l'Armé–
nie intégrale, dépassera très probablement deux
millions et demi. Nous comptons dans ce nom–
bre presque la totalité des Arméniens de Tu r –
quie qu i ont survécu aux massacres.
Nos auteurs sont pessimistes ; ils se deman–
dent : « Les autres Arméniens de Turquie, ceux
par exemple d'Angora, de Brousse, de Constan-
tinople, iront-ils habiter l'Arménie autonome ?
C'est fort douteux » (p.
5).
Ce même doute fut
exprimé par les j ournaux turcs de Constanti–
nople. Quand la Commission arméricaine, que la
Conférence de la paix avait chargée d'enquêter
en Turquie d'Asie, posait la question de l'Armé–
nie aux partis turcs, l ' u n d'eux écrivait : « I l
s'agit tout d'abord de savoir si les Arméniens de
Turquie abandonneront Constantinople et TAna-
tolie pour aller dans les provinces orientales. »
(
Lisez
l'Arménie) (i*).
A cette objection, les commerçants, indus–
triels et artisans arméniens de Constantinople se
sont chargés de répondre de la manière la plus
catégorique en remettant, vers le milieu du
(
i )
L'Ifham,
du
i
août
1919.
Fonds A.R.A.M