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tirae additionnel sur la dime, bien que cet impôt
soit payé tant par les Turcs que par les Armé–
niens.
«
SITUATION DE FAIT »
Jusqu'ici nous avons raisonné comme si ce pe–
tit incident qu'est la guerre, avec toutes ;ses
calamités, n'avait pas eu lieu. Toutes nos statis–
tiques sont des statistiques d'avant-guerre. De–
puis, les massacres de
1915-1916-1917-1918
et
les déportations ont coûté la vie à des centai–
nes de milliers d'Arméniens. Les rangs de
notre nation ont été littéralement fauchés par
des atrocités épouvantables. La situation a donc
changé. Les esprits « positifs » , ceux qu i se
piquent de ne raisonner que sur les faits palpa–
bles, actuels, réels, et ont horreur de l ' huma –
nitarisme, peuvent nous objecter : « Nous
compatissons à vos maux. I l est i n f i n imen t
douloureux que les Arméniens
aient été
massacrés — et en si grand nombre ; mais que
voulez-vous, ces actes, si abominables qu'ils
soient, ont créé une situation de fait qu ' i l est
impossible de ne pas envisager. Réfléchissez,
comment vous pouvez revendiquer un pays où
l'élément arménien ne compte pas pour ainsi
dire, tandis qu'il est inondé de Turcs et de
Kurdes ? »
Ce raisonnement « réaliste » ou « positiviste »
Fonds A.R.A.M