remirent à la Porte, le
7
septembre
1880
: «
La
<( Porte
cherche,
i l est vrai, à
diminuer la portée
«
de cet article
(
l'art.
61
du Traité de Berlin) en
«
s'appuyant sur le chiffre de la population chré-
((
tienne comparée à celui de la population to-
<( taie.
La proportion
indiquée diffère
tellement
«
de celle que donnent d'autres
renseignements,
«
que les puissances
ne sauraient
l'accepter
«
comme exacte. » (Livre
Jaune.)
Après ce jugement sévère et juste à la fois,
rappelons quelques causes qu i démontrent
mieux la fausseté des statistiques turques.
a) Comme en
1880,
le gouvernement turc
oppose en
191
1\
le bloc des Musulmans aux Armé–
niens seuls,
mentionnant les autres races chré–
tiennes à part. Mais,
tous les Musulmans ne sont
pas des Turcs ;
bien plus : ils se haïssent mu t ue l –
lement. Les Kurdes ne veulent jamais se con–
fondre avec les Turcs, dont ils détestent la d omi –
nation. Le gouvernement central de Constantino-
ple n'a pu étendre son pouvoir que partiellement
sur ces tribus guerrières et mi-souveraines. Les
Kurdes de Dersim ont levé souvent l'étendard de
la révolte contre la domination turque. Et durant
cette guerre, ils ont été les meilleurs alliés des
Arméniens. Dans leurs montagnes inaccessibles,
ils ont donné aide et protection aux fugitifs
arméniens et les ont défendus, parfois armes en
mains, contre les réguliers ou tchétés turcs.
De plus en plus, le sentiment national se fait
Fonds A.R.A.M