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l'aveu que les Arméniens ne considèrent pas la
Cilicie comme province arménienne. C'est là
une erreur que les Turcs exploitent contre nous.
La vérité est tout autre.
Pendant la guerre russo-turque
(1877),
sous
le coup de la défaite militaire et de l'invasion de
la Grande Arménie, la Porte, craignant l'annexion
définitive de cette contrée,
a encouragé
le
patriarche
Nercès à revendiquer
l'autonomie
des six vilayets...
sous la suzeraineté ottomane.
Au Congrès de Berlin, la Délégation arménienne
n'a fait que respecter les limites de l'Arménie
telles qu'elles étaient tracées à San Stefano, en
1877.
Au surplus, dans tous les projets de réformes
arméniennes, la Cilicie n'est point oubliée. C'est
avec raison qu ' un spécialiste éminent des ques–
tions d'Orient, M. J . de Morgan, peut écrire :
«
La question arménienne, aux yeux de l ' Eu -
«
rope entière, ces dernières années, ne concer-
«
nait que les six provinces de l'Arménie turque
«
et la
Cilicie,
qu i , dans tous les projets de ré-
«
forme, a toujours été mentionnée par une
«
clause spéciale »
(1)
(
Essai sur les nationalités,
page
116.)
(1)
Dans le dernier paragraphe d u projet de réformes
en Arménie que les ambassadeurs de France, d'Angleterre
et de Russie o n t présenté
à la Porte en i8g5, on peut
lire les lignes suivantes q u i font allusion à la Cilicie
1
:
ce Dans les vilayets (autres que les six K. T.) où se trou–
vent certaines localités telles que Hadjin (vilayet d'Adana)
Fonds A.R.A.M