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condamnation à mo r t , Kémal, pour tant de vic–
times dont le sang crie vengeance ! Les crimes
politiques, les trahisons intérieures, le br i gan –
dage et le banditisme, les massacres, les incen–
dies, toute la honte indélibile q u i s'attache à un
Etat de six siècles peut-elle être effacée par la
pendaison d'un seul homme ? » Le mémoire tur c
ne pouvait pas choisir un plus mauvais exemple
pour supplier la mansuétude des alliés en leur
voulant faire croire que la Turquie s'est ressaisie
et a vomi de son sein les éléments néfastes et c r i –
minels.
La Bulgarie a emprisonné plus de
200
d i g n i –
taires q u i ont poussé à la guerre ; les Allemands
ont institué une Haute-Cour pour en rechercher
les responsabilités ; les Turcs, sauf le cas unique
de la pendaison de Kémal, ont emprisonné et
condamné à mo r t par contumace quelques chefs
jeunes turcs pour les gracier ensuite. Où est la
publication des documents q u i prouveraient la
félonie et la barbarie des dirigeants « unionis–
tes » ? En vérité, tous ceux q u i passent par la
Sublime-Porte sont solidaires entre eux.
Du temps d'Abdul-Hamid, on nous affirmait
que c'était le fanatisme des Vieux-Turcs qu i pro–
voquait les massacres des chrétiens ; au j ourd ' hu i
ce sont les Jeunes-Turcs qu i sont accusés du
même crime. Mais le malheur est que, après
flamme avant l'armistice, c'est-à-dire après la
Fonds A.R.A.M