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t i on , mais par la famine organisée savamment-
«
Depuis bientôt quatre mois » , écrit le corres–
pondant du Caire du j ou r na l
le Temps
(
le
27
j u i n
1916),
«
les Turcs on t entrepris les massacres en
masse des populations du L i ban . Se rendant
compte des difficultés du système appliqué pour
l'extermination des Arméniens, et manquant sur
place de la collaboration qu'ils trouvent ailleurs
chez les Kurdes, ils ont bloqué la montagne, com–
me une ville assiégée, arrêté tout ravitaillement,
coupé toute relation, et la famine a fait son œuvre
De plus, sous prétexte de ven i r en aide aux ma l –
heureux affamés, l'administration turque d i s t r i –
bua à la population du pain fait de sciure de
bois et de vesoes noires. L'effet en f u t effrayant,
et les cadavres s'entassèrent sur les places pu b l i –
ques et dans les maisons. »
Conclusion :
100.000
victimes, rien que pour
le Liban chrétien.
Les
Syriens
n'ont pas été mieux traités. Des
instruments de mo r t se dressèrent à Beyrouth et
à Damas et arrachèrent la vie à l'élite syrienne,
aocusée de haute trahison envers l'Etat turc ;
des milliers d'autres furent déportés dans le
désert.
Quand
YArabie
se révolta, le
10
j u i n
1916,
Hussein Ben A l i , le chérif de la Mecque, fit une
proclamation, où i l formulait les griefs des
Arabes contre les Jeunes-Turcs. Dans une se-
Fonds A.R.A.M