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puérilité de leur argumentation. Si tant est q u ' i l
faut encore des preuves plus convaincantes des
responsabilités accablantes qu i pèsent sur le
gouvernement turc et ses agents, nous pourrions
attirer l'attention du lecteur sur les massacres des
Grecs, des Nestoriens, des Maronites, des Syriens,
des Arabes... Tous ces peuples aussi ont , bien que
moins, souffert .pendant cette guerre. Comment
les Turcs expliquent-ils les atrocités qu'ils ont
commises sur eux ? I l est curieux de connaître
leur système de défense. Mais ils se taisent. Parce
que ces peuples, pour la plupart, n'ayant pas de
comités révolutionnaires, les Turcs ne pouvaient
pas les charger de la responsabilité des massa–
cres.
Pourtant, dès janvier
1915,
avant
même
les
massacres
arméniens,
sans
la moindre
provoca–
tion de leur part,
les Nestoriens
des dix-huit
vil–
lages des districts
de Barandouz
et de
trente-trois
villages
d'autres
régions
ont été passés
au fil
de
l'épée
par
la soldatesque
turque
et
les
hordes
kurdes,
et leurs
habitations
mis
à feu
et à
sac.
Même politique d'extermination envers les
Libanais.
Dès les premiers coups de canon, les
Jeunes-Turos abolirent l'autonomie du Liban et
procédèrent, vers le mois de mars
1916,
à l'exter–
mination des Libanais.
Cette extermination ne f u t pas exécutée par
les moyens violents de massacres ou de déporta-
Fonds A.R.A.M