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LE
LOYALISME
DES
ARMENIENS
EST
ATTESTE PAR LE GOUVERNEMENT ET LA
PRESSE TURCS, AU DEBUT DE LA GUERRE
Plus haut, nous avons supposé que les Armé–
niens se soient révoltés, et aient ouvert les hosti–
lités contre les Turcs » au début même de la
guerre, amenant ainsi le « châtiment » dont par–
laient nos contradicteurs. Or, rien n'est plus
faux. Les Arméniens sentant le danger, se t i n –
rent bien tranquilles. Ils savaient par une l o n –
gue expérience que tout mouvement insurrec–
tionnel coûterait la vie à des centaines de
milliers des leurs. Naturellement, quand la
guerre éclata en
ICJI
A
,
les Arméniens de partout
souhaitèrent la victoire des Alliés. Leurs sym–
pathies allaient à la France éternelle, à l'Angle–
terre vénérée et à la Russie protectrice des chré–
tiens de Turquie ( i ) . Ces sympathies subsistè–
rent après l'entrée en guerre de l ' Emp i r e otto–
man aux côtés des puissances centrales et se tra–
duisirent par des milliers d'engagements vo l on–
taires dans les armées françaises et russes.
Mais en tant que citoyens ottomans, ils se con-
(
i ) Cette tendance des Arméniens était ainsi relevée par
un journal humoristique turc,
Kara-Gheuz
: «
La figure
des Arméniens est le baromètre de la situation. Lorsqu'elle
est radieuse, c'est que les affaires des alliés vont bien ;
lorsqu'elle est assombrie, c'est qu'elles vont mal ».
Fonds A.R.A.M