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Arméniens ne se sont jamais plaints du sort i n –
humain-^la pendaison après d'inimaginables sup–
plices) réservé aux révolutionnaires, aux insur–
gés, à ceux qui étaient pris les armes à la ma i n
ou complotaient vraiment contre le gouverne–
ment turc. Ce qu'ils dénoncent aux hommes de
cœur et reprochent aux Turcs, c'est d'avoir tor–
turé et mis à mo r t près d'un m i l l i o n d'êtres h u –
mains innocents, paisibles et faibles qui ne pou–
vaient avoir, n i de loin n i de près, n i directe–
ment n i indirectement aucun rapport avec le
fameux « complot » que les Turcs « entento-
philes » , après les Jeunes Turcs germanophiles,
évoquent comme prétexte pour expliquer les
horreurs des Années Terribles. On ne sait vrai–
ment pas ce qu ' i l faut flétrir le plus dans cette
«
explication » ou « justification » ,
l'incons–
cience criminelle ou la bêtise incommensurable
qui s'y étalent. Quand les Turcs de toutes o p i –
nions comprendront-ils enfin ? que « rien ne
saurait excuser l'assassinat des Arméniens mob i –
lisés par leurs frères d'armes, n i le massacre
des enfants, des vieillards, n i la conversion
forcée des survivants, n i le pillage organisé,
n i tant d'abominations que la plume se refuse
à décrire et que, pour l'honneur de l'humanité,
on voudrait effacer de l'histoire » ( i ) .
(
i ) René Pinon,
o. ci.
p.
61.
*
Fonds A.R.A.M