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formèrent aux obligations militaires du pays.
Les chefs ecclésiastiques et les chefs politiques
conseillèrent la fidélité envers le gouvernement
turc.
La correction de cette attitude f ut reconnue
publiquement par le gouvernement et par la
presse turcs qu i ne tarissaient pas d'éloges pour
le loyalisme arménien. Une dépêche d'Enver
Pacha, ministre de la Guerre et généralissime,
en date du
26
janvier
1915
et adressée à l'évêque
arménien de Konia, se terminait par cette
phrase : « Je vous prie de présenter à la nation
arménienne, dont le complet dévouement à
l'égard du gouvernement impérial est connu,
l'expression de ma satisfaction et de ma recon–
naissance
(1). »
Cette première attitude d u gouvernement t u r c
avait pour but d'endormir les Arméniens et ne
pas laisser prévoir le monstrueux plan d'exter–
mi na t i on qu ' i l avait élaboré de longue date, et
dont i l avait étudié minutieusement les détails.
LA DECLARATION ALLIEE DE LONDRES ET
LES DENEGATIONS TURQUES
Dans l'esprit du gouvernement turc le crime
devait être accompli à l'insu du monde civilisé.
I l espérait qu'à la faveur de l'isolement de la
(1)
Lepsius,
0.
c.
p. i85.
Fonds A.R.A.M