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vouloir toutefois justifier le châtiment infligé
et « approuver les auteurs de ces monstruosités
qu i déshonorent l'humanité».
«
Quel est donc cet affreux crime ? » , se de-
mandera-t-on, « qu i valut la perte d'un m i l l i o n
d'Arméniens présumés coupables, puisqu'on ne
peut châtier quelqu'un q u i ne s'est rendu pas–
sible d'aucune peine » . En réponse à cette ques–
tion angoissante, nous trouvons cette accusa–
tion : « Plusieurs milliers de combattants armé–
niens ont ouvert les hostilités contre les troupes
et les gendarmes turcs à Van, Bitlis, Mouch,
Kara-Hissar, Charki-Zéïtoun, Marach,
Ourfa.
Presque en même temps éclate sur d'autres
points du pays une guerre de guérillas, o rgan i –
sée toujours par les comités révolutionnaires en
vue d'attaquer les convois militaires et de com–
promettre gravement la défense nationale »
(
p.
19).
Tout cela n'est pas vrai, nous allons
l'établir plus l o i n .
Mais, supposons une mi nu t e que cela soit
v r a i , c'est-à-dire qu ' i l se soit trouvé des Armé–
niens — des révolutionnaires — q u i aient pris
les armes contre les Turcs avant même que ceux-
ci commençassent les massacres. A combien nos
adversaires estiment-ils leur nombre? Ils parlent
de <( plusieurs milliers » , donc mois de d i x mi l l e ,
sinon ils auraient employé le terme de « p l u –
sieurs dizaines de milliers... » . Or, nous répé-
Fonds A.R.A.M