L'ÉPOPÉE ARMÉNIENNE
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plus t a r d , le plus grand et le plus illustre empe–
reur qu ' a i t jamais connu l ' I nd e entière. E n 1560,
un étranger de noble origine, se disant parent du
r o i de Navarre, f a i t demander audience à l ' em–
pereur. Akb a r le reçoit et écoute le récit de ses
aventures. L'étranger, Jean-Philippe de Bou r –
bon-Navarre, a dû qu i t t e r le pays des Francs à l a
suite d ' un duel où i l t ua son adversaire, u n gen–
t i l h omme de ses parents, puissant et bien en
cour. I l a f u i sur u n navire, en compagnie de son
chapelain et de deux amis. Après une longue et
périlleuse traversée, au cours de laquelle ses
deux amis sont morts, i l est arrivé à Madras. L e
chapelain est resté dans cette v i l l e . Philippe de
Bourbon a continué son voyage vers Calcutta et
De l h i où i l arriva enfin, sans cesse retardé dans
sa marche à travers ce pays nouveau. E n t e r m i –
nan t , le prince navarrais dépose son épée aux
pieds de l'empereur, dont i l imp l o r e la protec–
t i o n .
«
Touché par le récit de Philippe de Bourbon ,
intéressé plus encore par sa noble origine et sa
courageuse persévérance, Akba r assure le v o y a –
geur de son affectueuse sollicitude et, comme
marque immédiate de sa faveur, l u i donne u n
emploi à sa cour, un t i t r e officiel et u n imp o r t an t
Fonds A.R.A.M