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TROIS CONFÉRENCES SUR L'ARMÉNIE
djagir
(
propriété) d on t les revenus subv i endront
à
ses besoins.
«
Le prince français s'acquitta de ses fonctions
à l'entière satisfaction du grand Mogol, q u i , pour
se l'attacher davantage et le retenir à son service,
l u i f i t épouser la sœur de l ' une de ses femmes
chrétiennes, une doctoresse arménienne, appelée
Julienne, q u i donna i t ses soins aux dames d u
harem. Le mariage f u t célébré en grande pompe
et l'empereur conféra à son beau-frère le t i t r e de
navâb
(
prince) et de gouverneur d u harem impé–
r i a l ; à sa belle-sœur, celui de « sœur impériale » ;
d'après l a chronique
Aïn-i-Akbari,
le harem de
l'empereur était u n immense palais où ha b i –
t a i en t c i nq mi l l e femmes, q u i avaient chacune
son appar t ement et son t r a i n de maison. L a
charge de gouverneur du harem restera dans la
f ami l l e de Bourbon du r an t deux siècles, j usqu ' au
sac de De l h i par le chah de Perse, Nad i r Chah, en
1737.
«
Pendant quelque temps, les Bourbons rési–
dèrent cependant non pas à De l h i , mais à Ag r a :
dans cette v i l l e , le bâtiment occupé au j o u r d ' hu i
par l ' imp r ime r i e de la mission catholique passe
pour avoir été une église fondé par M
m e
Julienne.
E l l e y f u t enterrée, ainsi que plusieurs membres
Fonds A.R.A.M