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TROIS CONFÉRENCES SUR L'ARMÉNIE
décadence ne t a r da pas à faire son appa r i t i on .
Ces Arméniens de Perse, avant t o u t commer–
çants, prennent deux directions. Une partie
s'avance vers l'est, c'est-à-dire, à travers l ' A f g a -
nistan, vers les Indes, où ils ne t a r den t pas à
occuper des situations très en vue, au p o i n t que,
avant la domi na t i on anglaise, ce sont les Armé–
niens q u i sont à la, tête du commerce et de l ' i n –
dustrie de ce pays. Les rajahs et les maharajahs
se faisaient un honneur d'être entourés d'Armé–
niens, commerçants, financiers, militaires et
médecins, non seulement parce que ceux-ci f a i –
saient montre d'une grande et réelle capacité,
mais aussi parce qu'ils étaient pour ainsi dire
personae gralissimae
du chahinchah.
E t i c i , j'aimerais ouv r i r une parenthèse et
vous raconter l'histoire presque fabuleuse d ' un
Bour bon de France q u i se réfugia aux Indes,
épousa une dame arménienne et p a r v i n t , par
elle, à une fortune q u i dépasse l ' imag i na t i on .
J ' emp run t e le récit à l'excellent article que publia
jadis Gabriel Ferrand, dans la
Revue de Paris,
n° d u 1
e r
septembre 1905, p. 189-202.
«
Akba r Kh a n , le grand Mogol, règne à De l h i .
Monté sur le trône en 1556, à l'âge de treize ans,
i l f a i t prévoir déjà le souverain illustre q u ' i l sera
Fonds A.R.A.M