L'ÉPOPÉE ARMÉNIENNE
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nomma Mazandéran), Sébéos nous apprend du
même coup q u ' i l y ava i t , à cette époque, des
captifs arméniens, campés sur la lisière du grand
désert, du côté d u Thurke s t an et du Delhastan,
et q u i avaient oublié leur langue, ignoraient
l'écriture et n'avaient pas de prêtres
1
,
Le même historien Sébéos ( v n
e
siècle) donne,
quelques lignes plus loin, d'intéressants détails
sur l'insurrection des Arméniens en 617, et sur la
fin de cette révolte.
Le catholicos Jean V I ( i x
e
siècle) confirme les
renseignements de Sébéos relatifs à ces Armé–
niens établis en Thurke s t an . « Smbat, écrit-il, se
r end i t dans ce pays, V r k a n ou Hyrcanie, y
t r ouva une popu l a t i on composée de prisonniers
arméniens qu ' on avait transportés dans le T h u r –
kestan, du côté d ' un grand désert nommé Sages-
t a n ; ils avaient oublié leur langue, et leurs
livres étaient en p e t i t nombre . Quand ils v i r e n t
Smbat, ils f ur en t très contents; et, par son
ordre, ils r epr i r en t de nouveau les usages de leur
patrie, apprirent leur langue qu'ils avaient
oubliée et s'instruisirent dans l'écriture armé-
1.
Cf. SÉBÉOS,
Histoire d'Héraclius,
trad. F . MA C L E R (Paris,
1904),
in-8°, p. 42-43. — Voir, pour le texte original, Sébéos, éd.
Constantinople, 1851, p. 96-97.
Fonds A.R.A.M