poing, les soldats nous cernèrent et crièrent
brutalement « Que les hommes se séparent
des femmes ! » I l ne restait d'ailleurs
que des vieillards et des petits garçons. Ils
les amenèrent sur une colline avoisinante
et les fusillèrent. Je n'oublierai jamais le
crépitement de cette sinistre fusillade.
Un frémissement d'horreur nous secouait.
Puis, comme des bêtes féroces, les TurcB
foncèrent sur nous en nous prenant les
bijoux, l'argent et nous dépouillant de nos
vêtements avec une telle rage qu'ils les
déchiraient en les arrachant. Je ne veux pas
parler de l'horreur des viols commis dans des
circonstances impossibles à décrire. J'avais
fermé les yeux ; je ne voulais pas voir;
je me souvins soudain que nous avions
emporté avec nous un flacon de poison
violent. Les femmes et les jeunes filles en
prenaient et mouraient avec sérénité. Quand
à mon tour je demandai ce flacon libérateur,
i l était vide...
Après trois heures de pillage et de toutes
sortes de tortures, lés Turcs firent descendre
Fonds A.R.A.M