se retirer et ils étaient montés sur les hau–
teurs Ligd-essé, s'étaient répandus de Tïai-
bélé à Kazan-Kaïa et étaient restés dans ces
montagnes inattaquables pendant cinq mois.
J'ai appris que Vahan Hussussian, quand i l
se v i t cerner par les Turcs dans le village
de Ligd-essé, sortit de sa cachette et après
deux heures de lutte, se voyant dans l ' i m –
possibilité de continuer, se suicida. J ' a i
appris aussi que le « Père Loukas » avait
réussi, par Baïbourt, à atteindre l'armée russe.
Quand nos hommes s'éloignèrent de la
forteresse une tristesse profonde succéda
à la tension de volonté que nous avions
déployée au moment de la séparation.
Le sort incertain de ceux qui étaient partis,
et notre situation désespérante, étaient pour
nous inspirer de la terreur. Les cœurs
palpitants, les yeux embrouillés de larmes,
nous étions dans une attente angoissée.
En effet, dès la pointe du jour, les soldats
et les hordes turques se ruaient sur nous,
entraient dans la forteresse avec la rage
de destruction et de carnage. Baïonnette au
Fonds A.R.A.M