C'est par miracle que j'ai réussi à arriver
à Alep ; j'avais perdu mes parents, on me
raconta que mon frère Garabed avec 440
soldats arméniens avaient été conduits à
l'endroit appelé Han de Tchiftélit et tué
avec les autres.
Mademoiselle Youghaper Djeknavorian,
de Trébizonde, raconte :
Mon père était orfèvre, notre famille
vivait dans l'aisance, Notre vie si paisible
fut interrompue par les persécutions armé–
niennes qui commencèrent dès le mois de
juin de 1915. Une partie des notables
fut embarquée et noyée dans la mer ; le reste
de la population mâle fut transporté à une
demi-heure de la ville au couvent Saint-
Sauveur où ils furent impitoyablement mas–
sacrés. Les parents appréhendaient le danger
pour leurs enfants et les confièrent soit au
collège américain à Mrs. Crawford, soit à
l'évêché grec. Ma mère me confia à l'église
Fonds A.R.A.M