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et les gardaient dans l'école arménienne.
Les musulmans des environs venaient choi–
sir pour les emporter. Le caïmacam et
ses acolytes se réunissaient tous les soirs
et organisaient des orgies pendant qu'ils
forçaient les jeunes arméniennes à danser
toutes nues ; celles qu i refusaient d'obéir
étaient tuées sous la bastonnade. U u jour,
tous les petits garçons furent ramassés et
emportés, u n de ces pauvres petits retourna
horrifié et raconta que tous les petits o n t
été assassinés ; l u i s'était réfugié derrière
une pierre et avait réussi à se sauver.
A u commencement d u mois d'octobre on
nous ordonna de partir de Charkechla, sans
toutefois manquer de nous avertir que celles
q u i pouvaient dispose* d'argent pourraient
être libérées de l'exil. Nous avions donné
ce que nous avions pu , mais au bout de trois
heures on ne manqua pas à nous mettre
aussi en route. Nous avions formé une cara–
vane de 11.000 personnes dans laquelle
i l n ' y avait, d u sexe masculin, qu'une ving–
taine de vieillards. On nous m i t en route
Fonds A.R.A.M