suis venue à Constantinople. I l m'est
impossible de décrire toutes les souffrances
que j ' a i subies et toutes les horreurs que
j'ai vues. Je note quelques épisodes de cette
vie infernale.
A Kadma, les Turcs étranglèrent un de
mes parents après s'être emparés de sa fille
Pvipsimé. Ils la dévêtirent, la violèrent,
la blessèrent et l'abandonnèrent à son sort.
A Bab, Aroutioun Fennedekian fut tué sous
la bastonnade ; ses trois garçons moururent
d'effroi ; sa femme eut un coup d'apoplexie,
sa fille Khonarig fut emportée par les Arabes.
Aghavnie Khatchougian fut attaquée par
douze Arabes qui la violèrent successivement
pendant qu'elle était étendue comme morte,
trois autres Arabes survinrent et recommen–
cèrent à la violer. Ses deux frères furent
tués à Deïr-el-Zor.
Fonds A.R.A.M