tronc d'arbre qu'on avait effilé comme
une pique, une femme était empalée. La
vue de cette suppliciée était terrifiante.
Nous arrivâmes au bord d'un fleuve.
Une de mes tantes, qui était gravement
malade, y f u t abandonnée sur l'ordre des
gendarmes. Sur l'eau et sur les deux rives,
des cadavres sans nombre gisaient.
Quand nous arrivâmes à Bab, j'étais moi-
même gravement malade. Nous fûmes enfer–
més dans une sorte d'écurie où les brigands
ne tardèrent pas à nous attaquer, les gen–
darmes qui nous accompagnaient faisaient
semblant de nous défendre en tirant des
coups de fusil dans l'air ; non seulement
ils ne faisaient rien pour nous défendre
sérieusement, mais le lendemain ils exi–
gèrent une forte somme en compensation
des balles qu'ils avaient usées.
Ma grand'mère et ma tante furent séparées
de moi et envoyées à Deïr-el-Zor. On me
garda dans un hôpital et après ma guérison
je me réfugiai dans une famille arabe où
je restai six mois. On me nommait Abdo et
Fonds A.R.A.M