emportaient de 100 à 150 personnes par jour.
Les pluies de novembre avaient déjà com–
mencé, ce qu i contribuait beaucoup à
la mortalité. Les morts étaient jetés à
quelques pas des tentes, non ensevelis, et
la nuit, les hyènes venaient les dévorer.
La misère est inénarrable à Islaïé. Toutes
sortes de maladies provenant de la famine
et d u fiçoid emportaient des victimes sans
nombre. C'est là que j ' a i perdu ma mère
et ma sœur et suis resté seul.
Arrivés à Ka tma , j ' y rencontrai un ami
qui me d i t que ma grand'mère et mes deux
tantes se trouvaient à Kilis. On me confia
à une autre caravane qu i allait dans cette
direction. Je finis par les retrouver ; mais
à peine nous étions-nous rencontrés, l'ordre
de partir pour Bab nous vint. Nous avions
déjà fait deux heures de marche quand nous
rencontrâmes des tentes sous lesquelles i l n'y
avait que des cadavres. Nous avons v u
aussi des femmes pendues par leurs che–
veux, d'autres étaient enterrées en partie,
la tête seule surgissait du sol ; sur un
Fonds A.R.A.M