haute voix. Des espions turcs épiaient aux
portes et sous des prétextes les plus futiles
arrêtaient et torturaient la population.
Bientôt les notables de la ville furent pendus
et la persécution s'étendit sur toutes les
classes de la société arménienne.
L a déportation commença, hommes et
femmes étaient séparément expédiés ; notre
tour était arrivé ; notre caravane, après
avoir passé des nuits à la belle étoile arriva
à Ouzoun-Keupri où nous nous arrêtâmes
dans u n han ; i l s'y trouvait, entassés,
des déportés partis avant nous. A partir
de cette étape, des brigands à cheval com–
mencèrent à nous attaquer. Chaque fois
qu'ils s'approchaient de notre caravane,
les gendarmes disparaissaient. Ceux q u i
avaient de l'argent furent pillés et ceux
q u i résistaient, frappés. De sorte qu'arrivés
à Tarsous, notre caravane était complète–
ment dépouillée. Nous finîmes par atteindre
Osmanié. Des milliers de tentes étaient dres–
sées pour les déportés. L a population v i v a i t
là dans la misère la plus noire. Les épidémies
Fonds A.R.A.M