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mana et tout en nettoyant sa voiture devant
une fontaine, raconta aux infirmières armé–
niennes tout ce qu i s'était passé. Trois de ces
infirmières se rendirent sur les lieux du crime
pour enterrer les morts.
Madame Nvart Mahokian, l'épouse d'un
grand commerçant de Trébizonde, raconte
ce qui suit :
La déportation d'Erzinghian était déjà
commencée et nous attendions, de jour en
jour, d'heure en heure, l'ordre de déportation
pour Trébizonde ; la terreur était générale...
Enfin, un matin, l'ordre vint. On nous donna
un délai de cinq jours pour partir; pendant
ce temps les hommes étaient arrêtés et
emprisonnés ; la majeure partie des prison–
niers étaierit embarqués et jetés à l'eau.
Aucune communication n'était possible
entre Arméniens. Le cinquième jour, les
gendarmes entrant dans les maisons firent
Fonds A.R.A.M