prête, ils devaient les conduire à Karpout.
Entendant cela, Zohrab d i t avec émotion à
Nédine Bey : « On nous enmène pour nous
tuer, je vous en prie, intervenez. »
Nédine Bey donne sa promesse, mais les
gendarmes conduisent Zohrab et Vartkès
vers la voiture, qu i attendait à côté d'une
autre où se trouvaient le Père Ardavast et
deux notables de la ville, emprisonnés le
même jour. Après une heure de marche, ils
arrivent à Karakeupru,oùune semaine avant
quatre mille soldats arméniens appartenant
à «Amélé tabour» (ouvriers soldats), origi–
naires d'Ourfa et de Diarbékir, avaient été
massacrés. C'est dans ce lieu sinistre que
l'on voulut descendre les prisonniers des
voitures. Zohrab résista et ce f u t dans la
voiture qu'on v i n t le tuer. Les autres p r i –
sonniers furent cloués au sol par des piques
de fer, après que les cheveux et la barbe du
Père Ardavast furent arrachés.
U n des gendarmes qu i avait accompli ce
triste exploit, conduisit la voiture ensan–
glantée à Ourfa, en face de l'hôpital aile-
Fonds A.R.A.M