restent si tristement célèbres comme lieux
d'exil des intellectuels arméniens.
Trois mois après, les nouvelles des atro–
cités commencèrent à nous parvenir. Les
premières victimes, D . Varoujan et R. Sé-
vak, deux poètes célèbres et bien-aimés,
furent massacrés dans un ravin au moment
où ils étaient transportés de Tchenguéré
à Angora. Quelque temps après, les déte–
nus d'Ayach étaient conduits par groupes
dans le Kanlidéré, enchaînés deux à deux
et là, massacrés impitoyablement à coups
de fusils ou de yatagans. Des tortures
effroyables, ongles arrachés par des tenailles,
des brûlures à l'huile bouillante, etc., leur
avaient été infligées avant la mort.
Pendant ce temps, les Arméniens de
toutes les provinces de l'Empire étaient
déportés. E t les hommes avaient été sé–
parés de leur famille, puis impitoyablement
massacrés ; et les femmes, tuées après avoir
été violées ; et de pauvres enfants jetés
à la rivière ou abandonnés et qui se
traînant, affamés, par monts et par vaux,
Fonds A.R.A.M