L'exil des Intellectuels Arméniens
Le dimanche 11 Avril 1915 devait être
témoin de la terreur à laquelle fut vouée la
population arménienne de Constantinople.
De faubourg en faubourg, des bruits cir–
culaient à propos d'événements tristes et
terrifiants ; la nouvelle de brusques arres–
tations était murmurée par toutes les lèvres.
La veille, dans la nuit, les Turcs avaient
arrêté 270 intellectuels arméniens ; des
hommes de lettres, des poètes, des méde–
cins, des avocats, des journalistes, des ins–
tituteurs, des représentants de diverses
associations, et nous pouvons citer : D. Va-
roujan, R. Sévak, Tchégurian, Aknouni,
Siamanto, D. Kéléguian, R. Zartarian, Kha-
jak, J . Saïbalian, A. Minassian, Herant,
Puratt et combien d'autres !
Après avoir passé la nuit dans la prison
centrale, l'élite de la nation arménienne
devait prendre la route de l'exil. Une partie
devait être envoyée à Ayach et l'autre à
Tchenguéré (vilayet d'Angora) noms qui
Fonds A.R.A.M