Coup de main d'Antranik
Depuis
1897,
d'autres expéditions analogues ont été
entreprises et jamais l'action des bandes arméniennes
n'a entièrement cessé. Des chefs comme Serop, celui
qu'on appelait Serop pacha, ont tenu la campa–
gne pendant plusieurs années, exerçant de justes
représailles contre les tyranneaux kurdes et turcs.
Serop est mort dans une embuscade, trahi par un
paysan. Mais d'autres ont survécu et en ce moment
même entre Van, Moush et le Sassoun, le chef Antranik
circule sans que les autorités turques arrivent à se sai–
sir de lui. L'an dernier, i l exécuta Khalil Beshir, le
bourreau de Hiltenk, Spaghank, et Chouchnamark.
Pendant l'hiver de^
1901,
i l s'était réfugié au monastère
de Sourp Arakélotz, qui commande les premières passes
vers le Sassoun : un document d'origine ecclésiastique,
partant peu favorable aux gens comme Antranik,
semble, en sa forme concise, le plus bel éloge de ce
brigand :
En l'absence du supérieur du couvent, Ohannès vartabed,
la bande du chef révolutionnaire Antranik prit possession,
le
20
novembre
1901,
du monastère de Sburp Arakélotz
(
monastère des Saints Apôtres) où se trouvaient cinquante
orphelins et trente hommes ou femmes de service. La bande
se composait de trente-cinq hommes. I l a été constaté que
pendant l'occupation, qui a duré dix-neuf jours, elle a
respecté les biens du couvent et de l'église ; mais, pour
assurer la nourriture de tous, sept vaches furent abattues
et la farine du couvent mise à contribution.
Le général de division Mehined Al i pacha, avec deux
bataillons forts de
r
.200
hommes, cerna Sourp Arakélotz
et coupa toutes les issues. Après plusieurs tentatives inu-
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Fonds A.R.A.M