Selon le pays et les passions ou les préjugés qu'il y
faut flatter, la presse et les gouvernements complices
du Sultan s ' a t t achè r en t à faire croire que les ce troubles »
d'Arménie avaient pour cause une intrigue anglaise ou
une intrigue russe. En France, M. Gabriel Hanotaux ne
manqua pas de dénoncer le rôle de l'Angleterre, dans
les termes accou t umés :
En France^, le mouvement fut peu profond ; mais i l prit
une grande extension en Angleterre. Les sociétés bibliques
s'en emparèrent. (Discours du
3
novembre
1896)
I l reprenait, en son style, les accusations po r t ée s par
L E V I E U X D E L A M O N T A G N E
contre Albion et les a rmé -
nophiles français :
D'autres plus renseignés, mais incapables de résister aux
génuflexions hypocrites d'un pasteur méthodiste, d'un
délégué des Missions de Londres, voire même d'une
(
sic)
charge de la cavalerie de Saint Georges, ne trouvaient aucun
mal à se laisser aller à un compromis de conscience
En réalité on voulait une curée et on aboie parce que, au
moment de donner l'hallali, au lieu d'un marcassin, on a
trouvé un solitaire qui a fait tête aux chiens et les a éven-
trés.
On croyait festoyer à Londres ; les dents étaient aiguisées ;
i l a fallu renoncer à cet espoir, et de là les lamentations de
Jérémîe sur les chiens éventrés. Tous les plats valets de
l'Angleterre qui font sauter ses guinées, tous les paillasses
qui pour amuser la foule passent à travers des cerceaux
ont recommencé leurs jongleries, heureux de trouver une
tête de Turc pour faire parade de sentiments et de fanfa–
ronnades sans nom.
65
V I
Fonds A.R.A.M