sée àCon s t a n t î nop l emême . J'extrais quelques exemples
des notes de police concernant un seul quartier de
Stamboul. L'auteur des méfaits est le commissaire
A l i effendi, du quartier de Koum Kapou :
Dikran, tailleur, se rend un matin de bonne heure au
bazar pour y faire des achats. Arrivé trop tôt, i l entre
dans un café en attendant l'ouverture du bazar. Un agent
à qui i l avait refusé de l'argent l'aperçoit et l'arrête. Révo–
lutionnaire dangereux.
Garabed, Armenak et Toross faisaient de la musique, vers
huit heures du soir, chez l'un d'entre eux. Un agent, attiré
par le son de l'instrument, entre dans la maison et les
arrête sous l'inculpation de complot. Révolutionnaires dan–
gereux.
Kirkor, en passant sur le pont de Galata, a salué un com–
missaire de police par qui i l avait été arrêté un an aupara–
vant. Cette attitude semble louche et révolutionnaire.
Arrestation de Kirkor.
Miguirditch et un autre Arménien causent, assis devant la
fenêtre ; passent deux espions qui les aperçoivent, vont
chercher des agents et font arrêter les deux hommes, sous
prétexte que leur conversation avait un caractère révolu–
tionnaire. A noter qu'aucun des deux espions ne connaît
l'arménien et que Mirguiditch avait
k
refusé de l'argent à l'un
d'entre eux.
Le régime normal des prisons turques, particulière–
ment à l'égard des suspects c< politiques », comporte la
bastonnade nocturne, l a privation de nourriture, l ' im–
mersion dans des caves où l'eau monte à cinquante cen–
t imè t r e s du sol. On en peut juger par ce fragment d'une
lettre de Constantinople :
Chcfik bey, ministre de la police, dans sa chasse folle
aux Arméniens, fit arrêter, le
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septembre dernier, un
pauvre diable du viiayet de Bitlis, simple portier dans une
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§1
Fonds A.R.A.M